Tuto 1 : Le risque incendie et les plastiques

Tuto 1 : Le risque incendie et les plastiques

Jeudi 18 Août 2022

Tutoriel 1 : Le risque incendie et les plastiques

La production de matières plastiques a débuté dans les années 1840 avec la mise au point d’un caoutchouc artificiel à l'aide de nitrate de cellulose mais ce n'est que depuis 60 ans environ qu'elle connait un essor considérable. Aujourd'hui, les plastiques ou polymères remplacent avantageusement les matériaux conventionnels tels que le bois, les métaux… dans des domaines aussi variés que le bâtiment, l'automobile, l'hygiène ou encore la santé. Leur facilité de mise en œuvre, leur faible coût, leur diversité… en font un matériau de choix dans une large gamme d'applications. La production mondiale de plastiques a, quant à elle, été multipliée par 100 entre 1950 et 1990 et a été multipliée par 4 au cours des 27 dernières années.

Ainsi, les plastiques constituent les partenaires de tous les grands défis technologiques et des progrès majeurs de notre époque.

L’utilisation croissante des matériaux polymères synthétiques entraîne une augmentation considérable des risques incendie qui humainement et économiquement ont toujours des conséquences dramatiques. A l'heure actuelle, nous sommes très conscients des dangers éventuels imputables aux polymères lors d'incendies. Des catastrophes telles que l'incendie du tunnel sous le Mont Blanc  en 1999 (France) ou de la Tour Grenfell en 2017 ont encore présentes dans la mémoire de tous. Si l’on s’intéresse aux données statistiques sur le feu, on se rend compte que les cas de mortalité sont essentiellement dus à la formation de fumées toxiques et opaques  et non pas au feu lui-même.

La nécessité de développer des polymères ignifuges qui ne libèrent pas de produits toxiques et corrosifs apparaît donc indispensable. Cette nécessité devient de plus en plus pressante dans la mesure où la réglementation tend à interdire l’utilisation de dérivés halogénés qui sont des composés largement employés comme retardant de flamme.

Le problème posé par la réduction des risques d'incendie associés à l'utilisation de matériaux polymères synthétiques est très complexe. Il constitue un enjeu non seulement scientifique mais également économique et social car au capital perdu s'ajoute la perte de vies humaines. Ces quelques données montrent l’intérêt pour les différents groupes industriels, d’anticiper toute décision définitive et donc, de rechercher de nouvelles solutions.

Pour conclure cette réflexion,  différentes stratégies en ce domaine sont envisageables :

  • La première consiste à développer de nouveaux matériaux intrinsèquement ignifuges. Il s'agit ainsi de modifier le monomère et/ou le polymère par greffage de fonctions spécifiques réactives. Cette voie, bien que très efficace, est en général très coûteuse et reste par conséquent à l'état de niche.
  • La seconde consiste à développer de nouveaux systèmes retardant de flamme. Cette seconde voie présente pour les industriels un très grand intérêt car il n’est pas envisageable sur le plan économique de substituer les polymères dits de commodité tel que par exemple le polyéthylène, les copolymères de l’éthylène, le polypropylène, ou d’autres par des matériaux intrinsèquement ignifuges mais de coût généralement beaucoup plus élevé. Cette démarche s’inscrit parallèlement dans le cadre de la politique de gestion des déchets qui nécessite pour être économiquement rentable et techniquement réalisable de limiter le nombre de polymères. L’exemple de la voiture en est une bonne illustration.